Ces dernières années, le marché des assurances au Canada a vu de nombreux petits assureurs être absorbés par de grandes compagnies. Ce phénomène de consolidation a mené à une baisse des tarifs sur certains produits, notamment les assurances temporaires. Cette tendance peut sembler contre-intuitive, surtout dans un contexte d'inflation généralisée où les prix de la majorité des biens et services augmentent. Alors pourquoi les primes d’assurance temporaire baissent-elles?
L'un des principaux moteurs de cette baisse est l'automatisation des processus au sein des compagnies d'assurances. Les assureurs ont investi massivement dans des technologies numériques qui facilitent l'émission des polices d'assurance, rendant le processus beaucoup plus efficace et rapide. À titre d'exemple, il est de plus en plus rare qu'une infirmière se rende à domicile pour effectuer des tests médicaux pour les couvertures en dessous de 2 000 000 $. Ce gain d'efficacité permet aux assureurs de réaliser des économies, qu’ils peuvent ensuite répercuter sur les consommateurs sous forme de primes réduites.
Un autre facteur important est l'utilisation accrue de l'intelligence artificielle (IA) pour analyser les risques. Grâce à l'IA, les assureurs peuvent mieux comprendre les probabilités de décès ou de maladie, ce qui leur permet de personnaliser les offres d’assurance. Les systèmes intelligents peuvent ajuster les prix en temps réel et émettre des polices beaucoup plus rapidement, tout en réduisant les erreurs. Cette technologie réduit les coûts de gestion des polices et améliore la compétitivité entre les assureurs.
L'assurance temporaire est souvent considérée comme le produit d'entrée par excellence pour attirer les clients. Les compagnies d'assurance font preuve d'une grande agressivité tarifaire pour attirer de nouveaux souscripteurs, d'autant plus que les assurés temporaires sont potentiellement des clients de long terme, susceptibles de souscrire à d'autres produits comme l’assurance permanente et la gestion de patrimoine.
Pour illustrer cette tendance, regardons l'évolution des primes pour une couverture d'assurance vie temporaire de 500 000 $ pour un homme non-fumeur de 40 ans. En 1998, une police de 10 ans coûtait environ 510 $ par an. En 2012, ce montant avait déjà chuté à 340 $. Aujourd'hui, en 2024, ce même contrat coûte environ 305 $ par an, soit une baisse de près de 40 % sur 26 ans.
Avec ces baisses, il est légitime de se demander s'il serait pertinent de revoir ses contrats d'assurance en cours pour bénéficier des nouveaux tarifs. Toutefois, cette décision dépend de plusieurs facteurs :
- État de santé : Si votre état de santé s'est détérioré depuis la signature de votre contrat, il se peut que vous ne soyez plus éligible à des tarifs avantageux.
- Âge : En vieillissant, les primes augmentent naturellement. Changer de contrat après de nombreuses années peut ne pas être avantageux.
- Clauses du contrat : Remplacer une assurance par une nouvelle peut réinitialiser des clauses importantes, comme la clause de suicide ou la clause d'incontestabilité. Dans les deux premières années d’un contrat, les assureurs peuvent refuser de verser des prestations en cas de suicide ou vérifier minutieusement les dossiers médicaux en cas de décès.
Prenons un exemple concret : J'ai souscrit en 2017 à une assurance temporaire de 500 000 $ pour 20 ans, avec une prime mensuelle de 33,82 $. Après avoir vérifié les tarifs actuels en 2024, j'ai constaté que la prime pour une couverture identique de 13 ans serait aujourd'hui de 27,90 $ par mois, et que si j'optais pour un nouveau terme de 20 ans, je paierais 30,15 $ par mois.
La baisse des coûts des assurances temporaires offre une occasion intéressante de revoir vos contrats et de potentiellement réduire vos primes. Toutefois, avant de faire des changements, il est essentiel de considérer certains aspects, comme votre état de santé et votre âge, car ces facteurs peuvent influencer votre éligibilité à des tarifs avantageux.
De plus, il faut être vigilant concernant deux clauses importantes : la clause de suicide, qui limite les prestations en cas de suicide dans les deux premières années d’un nouveau contrat, et la clause d’incontestabilité, qui permet à l’assureur de vérifier en profondeur vos antécédents médicaux en cas de décès survenant dans les deux premières années. Ainsi, il est crucial de suivre régulièrement vos polices d’assurance et de bien comprendre les conditions avant de décider de les modifier.