Au Québec, une proportion importante de la population vit
avec une forme de handicap. Ces individus font souvent face à des défis uniques
en matière d'emploi, de revenu et d'accès aux services. De plus, les dépenses
liées au handicap, comme les soins de santé, l'équipement adapté et les services
de soutien, peuvent s'avérer coûteuses. Cela peut limiter leur capacité à
épargner pour la retraite, créant une inégalité financière par rapport aux
personnes sans handicap.
Les personnes handicapées au Québec ont souvent des parcours
professionnels interrompus ou limités, ce qui se traduit par des revenus plus
faibles et une capacité réduite à cotiser à des régimes de retraite
traditionnels. Par ailleurs, de nombreuses prestations sociales sont
conditionnées à un faible revenu, dissuadant de générer des revenus et d’investir
les surplus.
Le Régime enregistré d'épargne-invalidité (REEI) a été conçu
pour surmonter ces obstacles. Introduit par le gouvernement fédéral, le REEI
est un outil d'épargne spécialement conçu pour les personnes ayant un handicap
grave et prolongé. Il permet aux bénéficiaires, à leur famille de cotiser de
l'argent qui fructifie à l'abri de l'impôt jusqu'au retrait.
Éligibilité: Pour ouvrir un REEI, il faut être résident
canadien, être éligible au crédit d'impôt pour personnes handicapées (CIPH) et
avoir moins de 60 ans.
Cotisations: Il n'y a pas de limite annuelle aux
cotisations, mais la limite à vie est fixée à 200 000 dollars canadiens. Les
cotisations ne sont pas déductibles d'impôt.
Subventions gouvernementales: Le REEI est
admissible à la Subvention canadienne pour l’épargne-invalidité (SCEI). Selon
votre revenu familial net et le montant de vos cotisations, vous pourriez
profiter d’une subvention de contrepartie de 100 %, 200 % ou 300 % ‑ jusqu’à
concurrence d’un plafond à vie de 70 000 $
Il
existe également le Bon canadien pour l’épargne-invalidité (BCEI). Il est une
forme de soutien financier du gouvernement, pouvant atteindre jusqu'à 1 000 $
par année, avec un plafond de 20 000 $ sur toute la durée de vie. Pour l'année
fiscale 2023, les familles dont le revenu est inférieur à 34 863 $
bénéficieront d'un BCEI complet de 1 000 $. Pour les revenus familiaux
supérieurs à 34 863 $ mais ne dépassant pas 53 359$, le montant du BCEI sera
ajusté en fonction d'une formule spécifiée dans la Loi canadienne sur
l’épargne-invalidité. Les contributions non utilisées peuvent être reportées
sur une période maximale de dix ans, et le montant maximal de BCEI pouvant être
versé dans une année est de 11 000 $.
Retrait des sommes : Les paiements provenant d’un REEI doivent commencer avant la fin
de l’année où le bénéficiaire atteint 60 ans.
Les
versements annuels sont assujettis à un plafond déterminé en fonction de
l’espérance de vie du bénéficiaire et de la juste valeur marchande des placements
détenus dans le REEI. Le bénéficiaire peut malgré tout effectuer des retraits à
certaines fins et aux montants précisés par le régime.
Puisque
les cotisations ne sont pas déductibles d’impôt, elles ne sont pas imposables
au retrait. Les revenus de placements, les gains en capital réalisés par le
régime ainsi que les subventions et les bons qui y ont été déposés sont
imposables entre les mains du bénéficiaire au moment où il les retire.
Le REEI représente une option importante pour les personnes
handicapées au Québec, leur offrant un moyen de préparer financièrement leur
retraite malgré les défis économiques qu'elles rencontrent. Ce régime contribue
à atténuer les inégalités financières et offre une lueur d'espoir pour un
avenir plus sécurisé. Toutefois, il est essentiel de sensibiliser davantage à
son existence et à son fonctionnement pour maximiser son impact. Avec le
soutien adéquat d’un conseiller en services financiers, les personnes
handicapées au Québec peuvent envisager leur retraite avec plus de confiance et
de sécurité.