Réponse de pro

“Investir maintenant, c’est trop tard, j’ai raté le bateau.”

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« “J’ai manqué ma chance d’investir” : voyez comment répondre à cette idée reçue. »

La puissance des intérêts composés ne dépend pas uniquement de l’âge

L’idée que « le bateau est parti » en matière d’investissement est une croyance largement répandue, particulièrement après une période de forte croissance des marchés. Beaucoup de gens croient qu’ils ont raté la meilleure fenêtre, qu’ils sont arrivés trop tard, que tout est déjà trop cher. Pourtant, cette perception est à la fois psychologique et erronée.

Dans les faits, le meilleur moment pour investir, c’est toujours dès qu’on est prêt — financièrement et émotionnellement. Il est bien plus risqué de rester inactif que de commencer tard.

1. La puissance des intérêts composés ne dépend pas uniquement de l’âge

Oui, investir tôt donne un avantage mathématique grâce aux intérêts composés. Mais investir plus tard ne signifie pas que c’est inutile. Même une croissance modeste sur 10, 15 ou 20 ans peut transformer votre sécurité financière.

Exemple simple :

  • Investir 50 000 $ à 6 % pendant 20 ans donne plus de 160 000 $, sans cotisation supplémentaire.
  • Investir 100 000 $ pendant 10 ans donne plus de 179 000 $, à ce même taux.
Le point ici : ce n’est jamais « tout ou rien ». Même à 50 ou 60 ans, on peut investir pour ses projets de retraite, protéger ses proches, ou planifier une succession plus efficace.

2. L’investissement n’est pas un sprint, mais un parcours personnel

Dire que c’est « trop tard pour investir », c’est croire que l’investissement est un événement unique. En réalité, c’est un processus continu :
  • Certains investissent pour la retraite.
  • D’autres pour un achat important, un revenu futur, ou pour transmettre un patrimoine.
  • D’autres encore pour compenser un revenu fixe ou une rente modeste.
Chaque projet a son horizon temporel, son niveau de risque acceptable et son objectif propre. Il existe des portefeuilles conçus pour des horizons de 5, 10 ou 30 ans. L’idée n’est pas de battre les marchés, mais de faire fructifier intelligemment ce que vous avez, selon vos besoins.

3. Tenter de « timer » le marché est souvent une erreur coûteuse

Attendre le « bon moment » ou croire qu’on a « raté la vague » est une erreur classique, bien documentée. Selon Dalbar Inc., les investisseurs qui essaient de deviner les hauts et les bas du marché obtiennent des rendements inférieurs aux indices de référence, simplement parce qu’ils investissent au mauvais moment émotionnel (acheter quand tout est cher, vendre quand tout est bas).

Le remède ? Investir progressivement, avec une stratégie claire. Les approches comme le placement périodique (PAC/PPA) permettent de lisser les fluctuations du marché et de commencer sans stress.

4. Ce qui coûte le plus cher, c’est l’inaction

Rester en argent comptant, par peur ou par croyance que « le bateau est parti », entraîne souvent une perte de pouvoir d’achat causée par l’inflation.

Exemple :
  • 100 000 $ non investis, avec une inflation à 3 %, perdent plus de 25 % de leur valeur réelle en 10 ans.

Ainsi, ne rien faire est aussi une décision d’investissement… et souvent, la plus coûteuse à long terme.

5. Chaque cycle de marché offre de nouvelles opportunités

Les marchés ne montent pas en ligne droite. Ils connaissent des cycles, des corrections, des reprises. Penser qu’on a tout raté parce qu’on n’était pas investi lors du dernier rebond, c’est oublier qu’il y en aura d’autres.

De plus, certains secteurs ou classes d’actifs (obligations, dividendes, actions internationales, titres défensifs) peuvent offrir de la valeur même dans un marché « élevé ».

Comme le dit un vieux proverbe boursier :
« Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c’est aujourd’hui. »

En conclusion

Non, vous n’avez pas raté le bateau. Tant que vous êtes vivant, que vous avez un projet, un revenu, une épargne ou un objectif, vous êtes encore à bord. Ce n’est pas le timing parfait qui fait la richesse : c’est la discipline, la clarté de vos objectifs et la cohérence dans l’action.

L’important n’est pas de regarder en arrière, mais de planifier intelligemment la suite.

Sources :

  • Dalbar Inc., Quantitative Analysis of Investor Behavior, 2023
  • Vanguard, Advisor’s Alpha: The Value of Good Advice, 2020
  • Statistique Canada, Inflation et perte du pouvoir d’achat, 2022