Réponse de pro

“J’ai pas confiance aux marchés, c’est trop manipulé.”

Write your awesome label here.
« “Les marchés sont manipulés, j’ai pas confiance.” Voici comment répondre avec tact. »

Pas confiance aux marchés ? Comprendre d’où vient la peur… et comment la dépasser.

Beaucoup de gens affirment ne pas vouloir investir en Bourse parce qu’ils pensent que « les marchés sont manipulés », qu’ils sont « contrôlés par les gros joueurs », ou qu’« on ne peut pas gagner contre Wall Street ». Ces perceptions, bien que compréhensibles, sont souvent le fruit d’expériences négatives, de récits médiatisés ou d’une méfiance légitime face au système financier.

Mais faut-il pour autant se couper complètement des marchés ?

Pas du tout.

Ce qu’il faut, c’est distinguer le bruit émotionnel des faits réels, comprendre comment les marchés fonctionnent, et apprendre à investir intelligemment malgré l’incertitude.

1. Les marchés sont imparfaits… mais pas systématiquement contre vous

Il est vrai que les marchés financiers ne sont pas parfaits. Des épisodes comme la bulle technologique des années 2000, la crise financière de 2008 ou les manipulations de certaines actions spéculatives ont contribué à miner la confiance du public.

Mais ces événements, bien que réels, sont l’exception — pas la règle. Ils affectent principalement ceux qui spéculent à court terme, sans stratégie, ou qui investissent dans des titres individuels trop risqués.

À l’inverse, les investisseurs disciplinés, qui détiennent des portefeuilles diversifiés et investissent à long terme, bénéficient historiquement de rendements solides, même en traversant des périodes turbulentes.

Exemple :

  • Le S&P 500 (500 grandes entreprises américaines) a produit un rendement moyen de 10 % par année depuis 1926, malgré toutes les crises.
  • Le TSX canadien, environ 8 à 9 % sur les 30 dernières années.

2. Les marchés sont régulés, surveillés et transparents

Contrairement à ce que certains croient, les marchés financiers sont loin d’être une jungle sans règles. Au Canada, les marchés sont encadrés par plusieurs organismes, dont :
  • l’Autorité des marchés financiers (AMF) au Québec ;
  • la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) ;
  • les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).
Ces entités réglementent les courtiers, les firmes, les produits, et s’assurent que l’information soit diffusée équitablement. Les manipulations sont traquées, et des sanctions sévères sont imposées en cas de fraude.

Cela ne veut pas dire qu’il n’existe aucun abus — mais cela signifie que les règles sont là pour protéger les investisseurs, surtout ceux qui investissent prudemment et sur le long terme.

3. Éviter les marchés, c’est souvent s’appauvrir à long terme

Beaucoup de gens choisissent de garder leur argent liquide, ou dans des produits garantis à très faible rendement, par méfiance. Mais cela entraîne une perte de pouvoir d’achat importante à cause de l’inflation.

Exemple :

  • Avec une inflation à 3 %, 100 000 $ non investis vaudront environ 74 000 $ en pouvoir d’achat après 10 ans.
Autrement dit, la peur coûte plus cher que le risque bien géré.

4. Investir, ce n’est pas spéculer ni tout mettre en Bourse

Ne pas faire confiance aux marchés vient souvent d’une confusion entre investir et spéculer.
  • Spéculer, c’est acheter une action sur un coup de tête ou suivre les modes (crypto, penny stocks, forums en ligne).
  • Investir, c’est bâtir un portefeuille diversifié, composé d’actions, d’obligations, de FNB, de liquidités, selon votre profil de risque, vos objectifs et votre horizon.
Vous n’avez pas besoin de faire confiance à Wall Street.

Vous devez surtout faire confiance à une méthode rationnelle, adaptée à votre réalité.

5. La confiance vient de la compréhension… et de l’accompagnement

Ce qui nourrit la méfiance, c’est souvent le manque d’information, l’expérience négative ou l’absence de plan. Un bon conseiller ne vous dira pas : « faites-moi confiance, tout va bien aller. » Il vous dira :
  • Voici comment les marchés fonctionnent vraiment.
  • Voici ce que vous pouvez contrôler (vos frais, votre comportement, votre stratégie).
  • Voici un plan concret, réaliste et adapté à votre niveau de confort.
Et vous restez en contrôle à chaque étape.

En conclusion

Oui, certains aspects des marchés sont imparfaits. Oui, la peur est compréhensible.

Mais l’inaction ou la méfiance totale vous coûtent souvent plus cher que les marchés eux-mêmes.

La clé n’est pas de faire un acte de foi. C’est de bâtir une stratégie solide, diversifiée, basée sur vos objectifs et vos valeurs — pas sur les rumeurs.

Et si vous ne faites pas confiance aux marchés… commencez par faire confiance à un bon processus.

Sources :

  • Morningstar, Historical Market Returns, 2023
  • Autorité des marchés financiers (AMF), Encadrement des marchés, 2022
  • Vanguard, Advisor’s Alpha, 2020
  • Statistique Canada, Inflation et pouvoir d’achat, 2023