Retraite lointaine… ou opportunité à saisir dès maintenant ?
Il est tout à fait normal de penser que la retraite, lorsqu’on est dans la vingtaine, la trentaine ou même la quarantaine, est un sujet qui peut attendre. Après tout, entre une carrière à bâtir, une famille à élever et des projets immédiats à financer, la retraite semble abstraite, lointaine, presque irréelle.
Mais cette impression est trompeuse. En réalité, le temps est votre meilleur allié… ou votre pire ennemi. Plus vous commencez tôt, moins vous avez à faire d’efforts. Et plus vous attendez, plus vous devrez compenser — avec des cotisations plus élevées, plus de stress… et moins de marge de manœuvre.
1. L’effet magique des intérêts composés : le facteur temps vous enrichit
L’un des principes les plus puissants en finance est celui des intérêts composés : les rendements de vos placements génèrent à leur tour des rendements… et plus vous leur laissez du temps, plus leur effet est exponentiel.
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Marie commence à cotiser 3 000 $/an à 25 ans, jusqu’à 35 ans seulement (10 ans).
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Julie commence à cotiser 3 000 $/an à 35 ans, jusqu’à 65 ans (30 ans).
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Taux de rendement : 6 %.
À 65 ans, Marie, qui a cotisé 30 000 $ en tout, aura environ 265 000 $.
Julie, qui a cotisé 90 000 $, aura environ 245 000 $.
Conclusion : Celui qui commence tôt, même avec peu, a un avantage que l’argent seul ne peut compenser.
2. Attendre coûte plus cher… et fait plus mal
Lorsque vous commencez tard, vous devez :
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cotiser beaucoup plus pour compenser le temps perdu ;
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prendre potentiellement plus de risque pour chercher un rendement plus élevé ;
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vivre avec plus d’incertitude, voire reporter votre retraite ou diminuer votre niveau de vie.
Pour accumuler 500 000 $ à 65 ans à 6 %,
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quelqu’un qui commence à 25 ans doit épargner environ 3 500 $/an ;
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à 40 ans, il faudra épargner environ 9 000 $/an ;
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à 50 ans, ce sera près de 20 000 $/an.
Plus vous attendez, plus vous devez travailler fort… ou espérer plus.
Penser à la retraite, ce n’est pas nécessairement rêver à 65 ans, un terrain de golf et une caravane.
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À quel moment voulez-vous avoir le choix d’arrêter de travailler ?
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Et si vous deviez changer de carrière ou réduire vos heures ?
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Et si vous deviez changer de carrière ou réduire vos heures ?
Commencer tôt, c’est acheter du temps pour plus tard. Ce n’est pas être obsédé par la retraite, c’est préparer votre autonomie.
Quand la retraite semble lointaine, il ne s’agit pas de tout révolutionner. Il s’agit de prendre une bonne habitude maintenant : mettre de côté un montant régulier, aussi petit soit-il.
- 100 $ par mois dans un CELI ou un REER
- investis dans un portefeuille bien diversifié
- avec un réinvestissement automatique des rendements
Peut donner plus de 100 000 $ après 30 ans, sans douleur. Et plus vous augmentez légèrement avec le temps, plus l’impact est énorme.
Commencer jeune permet aussi d’éviter :
- les mauvaises dettes (cartes, prêts inutiles) ;
- les retraits non planifiés de REER ou CELI ;
- les décisions précipitées ou émotives à 55 ou 60 ans ;
- les regrets de n’avoir « pas commencé plus tôt ».
Un plan financier commencé tôt est souple, évolutif, réaliste. Il s’adapte à votre vie. Il vous suit. Et il vous protège contre les coups durs futurs.
Penser que la retraite est trop loin pour agir aujourd’hui est une illusion dangereuse. Plus vous tardez, plus le coût monte.
Mais plus vous commencez tôt, moins vous avez à faire… et plus vous obtenez.
Ce n’est pas un sprint, c’est une course d’endurance. Et les gagnants ne sont pas ceux qui arrivent les premiers.
Ce sont ceux qui ont commencé à avancer dès maintenant.
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Vanguard, Start early, stay invested, 2022
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Statistique Canada, Habitudes d’épargne des Canadiens, 2023
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AMF, Pourquoi épargner tôt est avantageux, 2021