Réponse de pro

“Le gouvernement va m’aider de toute façon à la retraite.”

Write your awesome label here.
« “Pas besoin d’épargner, le gouvernement va m’aider.” Voici comment répondre à cette illusion. »

Comptes-tu sur le gouvernement pour ta retraite? 

Voici ce qu’il peut (réellement) faire pour toi.

Beaucoup de gens, lorsqu’on aborde la planification de la retraite, répondent avec confiance :

« Je n’ai pas besoin d’épargner, le gouvernement va m’aider. »

C’est vrai, l’État canadien et québécois offrent des prestations publiques de retraite, comme le Régime de rentes du Québec (RRQ), la Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), et parfois le Supplément de revenu garanti (SRG).

Mais croire que ces programmes suffiront à assurer votre qualité de vie à la retraite est une illusion dangereuse.

1. Les prestations gouvernementales sont modestes par conception

Les régimes publics n’ont jamais été conçus pour couvrir 100 % des besoins à la retraite. Ils visent à fournir un revenu de base, surtout pour prévenir la pauvreté chez les aînés, pas pour maintenir le style de vie de la classe moyenne ou supérieure.

Quelques chiffres à retenir (2025) 

RRQ (maximum à 65 ans)

1 065 $/mois → 12 780 $/an
(Et la moyenne réelle versée est plutôt autour de 800 $/mois.)

PSV (maximum à 65 ans) 

713 $/mois → 8 556 $/an
Total combiné (si vous recevez le maximum) : environ 21 336 $/an

Mais attention :

  • Pour recevoir le maximum du RRQ, il faut avoir cotisé au maximum pendant 39 ans.
  • La PSV est réduite à partir de 90 997 $ de revenu net imposable (2025).
  • Le SRG ne s’applique qu’aux retraités à faible revenu (moins de 21 000 $/an pour une personne seule).
En clair, la plupart des retraités reçoivent beaucoup moins que les montants maximums.

2. Ces montants suffisent-ils à couvrir vos besoins réels?

Selon Retraite Québec, un retraité seul a besoin en moyenne de 65 % à 70 % de son revenu brut de travail pour maintenir un niveau de vie similaire à la retraite.

Exemple :

  • Si vous gagnez 60 000 $ par an, vous auriez besoin d’environ 40 000 $/an à la retraite.
  • Les prestations gouvernementales ne couvriraient que la moitié ou moins de ce montant.
  • Il faudrait donc combler le reste avec des épargnes personnelles, un fonds de pension ou des placements.

3. Dépendre du gouvernement, c’est aussi dépendre de l’incertitude

Les prestations comme le RRQ et la PSV sont indexées, mais soumises à des pressions démographiques importantes.
  • Le Québec comptera deux fois plus de personnes âgées de 65 ans et plus en 2040 qu’en 2000.
  • Les cotisations devront augmenter, ou les prestations devront ralentir.
  • Il n’est pas exclu que les règles changent dans les décennies à venir : âge de la retraite reporté, montants ajustés, revenus imposables plus larges…
Se fier uniquement à l’État, c’est prendre un pari sur des règles futures incertaines.

4. Votre retraite, c’est votre responsabilité

La planification de la retraite ne vise pas seulement à éviter la pauvreté, mais à vivre pleinement cette étape de vie :
  • continuer à voyager ;
  • aider vos enfants ou petits-enfants ;
  • faire des activités ;
  • ne pas avoir à choisir entre médicaments, chauffage et épicerie.
Ces libertés ne sont pas garanties par l’État.

Elles dépendent de vos efforts d’épargne, de vos choix de placement et de votre plan financier.

5. Et si le gouvernement vous aide… mieux vaut que ce soit un “bonus”, pas un plan principal

Bien sûr, il est normal d’inclure les prestations gouvernementales dans votre plan de retraite.

Mais il est sage de les considérer comme un pilier complémentaire, et non comme la fondation principale.

En bâtissant votre propre épargne (REER, CELI, REEE, portefeuille non enregistré, fonds de pension privé), vous gagnez :
  • plus de contrôle sur votre niveau de vie ;
  • plus de souplesse sur l’âge de votre retraite ;
  • plus d’indépendance face aux décisions politiques.

Conclusion

Oui, le gouvernement va vous aider à la retraite.

Mais cette aide est modeste, conditionnelle et insuffisante pour vivre confortablement.

La vraie sécurité financière ne vient pas d’un chèque mensuel de l’État.

Elle vient d’un plan réfléchi, d’une épargne régulière, et d’un engagement envers votre avenir.

Et plus vous commencez tôt, moins vous aurez à dépendre de promesses qui pourraient ne pas durer.

Sources :

  • Retraite Québec, Montants du RRQ 2025
  • Gouvernement du Canada, Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et SRG, 2025
  • Statistique Canada, Perspectives démographiques du Canada, 2023