Avoir une assurance invalidité collective, c’est bien. Mais est-ce suffisant?
Beaucoup de travailleurs québécois croient être protégés en cas d’invalidité simplement parce qu’ils bénéficient d’une assurance collective fournie par leur employeur. C’est un bon début… mais dans plusieurs cas, cette protection est partielle, temporaire, ou inadéquate pour maintenir votre niveau de vie en cas de maladie ou d’accident grave.
La vraie question n’est pas « Ai-je une assurance invalidité? », mais plutôt :
« Est-ce que cette couverture serait suffisante pour vivre normalement si je devenais invalide pendant des mois, voire des années? »
1. La couverture collective est souvent limitée
La majorité des régimes collectifs couvrent entre 60 % et 70 % du salaire brut en cas d’invalidité de longue durée. Mais :
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Cette couverture est souvent imposable si l’employeur paie les primes (ce qui est fréquent).
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Après impôts, cela peut représenter seulement 45 à 55 % du revenu net habituel.
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Certains régimes imposent un maximum mensuel (ex. : 3 000 $/mois), ce qui peut désavantager les employés à revenus plus élevés.
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La couverture prend souvent fin à 65 ans, parfois même avant selon le contrat.
Exemple :
Julie gagne 85 000 $/an. Son assurance collective couvre 66 % du revenu brut, imposable.
En invalidité, elle recevrait environ 3 700 $/mois, soit près de 45 % de son revenu net habituel.
Peut-elle maintenir son style de vie? Payer son hypothèque? Ses dettes? Aider ses enfants aux études?
2. Certaines invalidités sont exclues ou mal définies
Les contrats collectifs utilisent souvent des clauses restrictives :
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Définition de l’invalidité limitée à « l’impossibilité d’exercer sa profession » pendant 2 ans, puis « toute profession raisonnable » ensuite.
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Exclusions possibles : troubles de santé mentale, douleurs chroniques, dépendances, etc.
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Pas toujours d’assurance de courte durée : dans certains cas, l’indemnité ne commence qu’après 90 ou 120 jours.
👉 Un contrat individuel permet une définition plus favorable de l’invalidité, ainsi qu’un déclenchement plus rapide et une protection plus stable.
L’assurance invalidité individuelle :
- s’ajuste à votre situation réelle et vos revenus nets ;
- n’est pas liée à votre emploi : vous la gardez même si vous changez d’employeur, devenez travailleur autonome ou partez à votre compte ;
- vous offre une garantie ferme des conditions de contrat, souvent jusqu’à 65 ans ;
- permet d’indexer les prestations et d’ajouter des avenants utiles (prime de remboursement, retour au travail, etc.).
Exemple :
Marc est ingénieur. Il a une assurance collective de base, mais choisit une assurance individuelle complémentaire avec prestations nettes non imposables, une meilleure définition de l’invalidité, et une protection jusqu’à 65 ans.
Il se sait vraiment protégé, peu importe son employeur ou son état de santé futur.
Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) :
- 1 travailleur sur 3 connaîtra une période d’invalidité de plus de 90 jours avant 65 ans.
- L’invalidité est plus fréquente que le décès prématuré, mais bien moins assurée.
- Les causes principales : santé mentale, troubles musculosquelettiques, cancers, AVC, etc.
En d’autres mots, vous êtes bien plus à risque d’être invalide que de décéder… et pendant plusieurs années.
Sans revenu, tous vos plans s’effondrent :
L’assurance invalidité, c’est l’assurance de votre capacité à continuer à vivre, à épargner, à bâtir.
C’est votre véritable actif numéro 1 : votre revenu futur.
Avoir une assurance collective, c’est mieux que rien.
Mais ce n’est pas un plan complet. Trop de gens se croient couverts, puis tombent des nues au moment d’un diagnostic ou d’un accident.
Un contrat individuel bien structuré assure la continuité de vos revenus, votre autonomie financière et votre tranquillité d’esprit, là où la couverture collective s’arrête.
En planification, ce n’est pas le parcours qui compte, c’est la capacité réelle à traverser une épreuve sans tout sacrifier.
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AMF Québec, L’assurance invalidité, 2023
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ACCAP, Rapport sur l’assurance vie et les jeunes adultes, 2022
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IQPF, Planification du risque : assurance invalidité, 2023
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Sun Life, Assurance collective vs assurance individuelle, 2022
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Statistique Canada, Prévalence de l’incapacité chez les Canadiens âgés de 15 ans ou plus, 2022