Placements garantis : sécurité… mais à quel coût pour votre avenir?
De nombreuses personnes évitent les investissements boursiers en raison de leur volatilité, préférant les placements dits « garantis ». Ces produits, comme les certificats de placement garanti (CPG) ou les obligations d’épargne, semblent rassurants : ils protègent le capital. Toutefois, cette stratégie, bien qu’appropriée à court terme ou en fin de vie, peut compromettre la croissance du patrimoine à long terme. Voici pourquoi.
1. Le mythe de la sécurité absolue
Les placements garantis ne comportent effectivement aucun risque de perte nominale du capital. Cependant, ils ne sont pas à l’abri de la perte de valeur réelle due à l’inflation. Un CPG à 3 % par année, dans un contexte d’inflation à 4 %, fait perdre du pouvoir d’achat. Ce que vous protégez en valeur monétaire, vous le perdez en valeur économique réelle. Cela peut compromettre la capacité de votre épargne à suivre vos besoins futurs, surtout à la retraite.
2. Des rendements souvent insuffisants à long terme
L’histoire des marchés démontre qu’à long terme, les placements comme les actions génèrent des rendements supérieurs à ceux des produits garantis. Par exemple, entre 1993 et 2023, le rendement annualisé moyen des actions canadiennes a été de plus de 7 %, comparativement à moins de 2 % pour les CPG. Éviter complètement les marchés financiers par crainte du risque, c’est aussi accepter une croissance minimale de son patrimoine, ce qui exige alors d’épargner beaucoup plus pour atteindre les mêmes objectifs.
Le véritable risque, ce n’est pas que le marché fluctue : c’est que votre argent ne croisse pas assez pour répondre à vos besoins futurs. Que ce soit pour acheter une propriété, payer les études d’un enfant, ou vivre une retraite confortable, les objectifs financiers dépendent de la capacité de votre épargne à croître. En choisissant exclusivement des placements garantis, vous prenez un risque : celui de devoir réduire vos ambitions ou travailler plus longtemps.
Il n’est pas nécessaire de choisir entre tout ou rien. Il est possible de bâtir un portefeuille qui vous offre un certain niveau de sécurité tout en visant une croissance modérée. Par exemple, une approche de placement équilibrée peut inclure 40 % d’obligations, 60 % d’actions, avec des ajustements selon votre âge et votre tolérance au risque. Des produits comme les fonds de revenu mensuel, les FNB de dividendes ou les portefeuilles diversifiés gérés selon votre profil permettent de bénéficier des avantages des marchés tout en limitant les risques.
La peur du risque vient souvent d’un manque d’information ou de mauvaises expériences anecdotiques. Un conseiller peut vous aider à comprendre les différents types de risques (risque de marché, risque d’inflation, risque de longévité) et à les gérer intelligemment. Prendre des risques ne veut pas dire jouer à la loterie. Cela signifie accepter une certaine volatilité dans un cadre structuré, réfléchi, et adapté à vos objectifs.
Les placements garantis ont leur place dans une stratégie financière équilibrée, particulièrement pour les besoins à court terme ou pour sécuriser une portion du patrimoine. Toutefois, s’y limiter par peur du risque peut entraîner un risque plus grand : celui de manquer de fonds plus tard. La clé n’est pas d’éliminer le risque, mais de le comprendre, de le mesurer et de le gérer intelligemment.
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Banque du Canada. « Taux d’intérêt de référence et inflation »
https://www.banqueducanada.ca
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Autorité des marchés financiers (AMF). « Comprendre les placements garantis » https://lautorite.qc.ca
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Éducaloi. « Certificats de placement garanti »
https://educaloi.qc.ca/capsules/certificats-de-placement-garanti-cpg/
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Institut québécois de planification financière (IQPF). « Le risque dans les placements » https://www.iqpf.org
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Morningstar Canada. « Historique des rendements » https://www.morningstar.ca