Réponse de pro

“Je suis déjà bien diversifié, je fais affaire avec 3-4 institutions.”

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« “Je suis diversifié, j’ai des placements dans trois banques.” Voici une réponse qui fait la différence entre emplacement et répartition. »

Avoir plusieurs institutions ne garantit pas une diversification efficace

Lorsqu’on parle de diversification financière, plusieurs personnes associent instinctivement cette notion au fait de détenir des placements auprès de plusieurs institutions. Cela peut sembler logique : plus de comptes, plus de diversité, donc moins de risque… non? En réalité, cette croyance est souvent erronée, et peut même donner un faux sentiment de sécurité.

Diversifier son portefeuille ne signifie pas « multiplier les comptes bancaires » ou « faire affaire avec plusieurs conseillers », mais plutôt « répartir ses actifs de manière stratégique entre différents types de placements, secteurs économiques, régions géographiques et horizons temporels ». C’est cette répartition qui réduit les risques, et non le nombre d’institutions.

La fausse diversification : un piège courant

Prenons un exemple concret : un investisseur détient trois comptes de placements dans trois institutions différentes. Dans chacun, il possède un fonds équilibré typique, composé à 60 % d’actions canadiennes et 40 % d’obligations. Résultat? L’investisseur croit être diversifié, mais son exposition globale est essentiellement dupliquée trois fois. Il est en fait concentré dans les mêmes classes d’actifs, les mêmes zones géographiques et souvent dans les mêmes grandes entreprises (Banques canadiennes, Shopify, CN, etc.).

La duplication est fréquente. Les grandes institutions canadiennes ont souvent des modèles semblables dans leurs fonds ou leurs portefeuilles modèles, ce qui engendre un chevauchement important dans les titres détenus. Ce n’est donc pas parce qu’on possède plusieurs comptes ou conseillers que les stratégies sont véritablement complémentaires.

Une vraie diversification est multidimensionnelle

La diversification efficace repose sur plusieurs piliers :
  • Diversification par classe d’actifs : actions, obligations, immobilier, liquidités, placements alternatifs.
  • Diversification géographique : Canada, États-Unis, marchés développés, marchés émergents.
  • Diversification sectorielle : technologie, consommation, santé, énergie, finance, etc.
  • Diversification temporelle : combiner des horizons court, moyen et long terme pour réduire la volatilité.
  • Diversification par devise : pour mitiger les effets de fluctuations du dollar canadien.
Cette répartition doit être pensée globalement, peu importe le nombre d’institutions impliquées. C’est l’allocation d’actif consolidée qui importe, pas le nombre de plateformes où les actifs sont détenus.

Les coûts cachés d’une multi-institution

Faire affaire avec plusieurs institutions peut nuire à l’efficacité globale :

  • Manque de coordination : aucune vue d’ensemble, donc impossible d’avoir une stratégie fiscale ou successorale cohérente.
  • Frais redondants : chaque institution facture ses frais de gestion, parfois sur des stratégies similaires.
  • Optimisation fiscale compromise : les stratégies d’optimisation (ex. : placement d’obligations dans un REER et d’actions dans un CELI) exigent une gestion unifiée.
  • Effort de suivi plus grand : relevés multiples, interface différente, bilan plus complexe à tenir à jour.

Une approche intégrée, clé de la vraie diversification

Un bon conseiller financier établira une stratégie adaptée à votre profil de risque, à vos objectifs et à votre situation fiscale. Il considérera l’ensemble de vos avoirs, peu importe leur lieu de détention, pour bâtir une stratégie cohérente. À l’inverse, multiplier les interlocuteurs sans coordination mène souvent à un portefeuille fragmenté, redondant, inefficace… et finalement, plus risqué qu’on le croit.

En conclusion

La diversification ne se mesure pas au nombre d’institutions, mais à la qualité et à la complémentarité des actifs détenus. Avoir trois ou quatre comptes dans différentes banques ne vous protège pas d’un ralentissement économique si tous vos placements suivent les mêmes tendances. Pour une véritable gestion du risque, mieux vaut une stratégie bien structurée dans un portefeuille consolidé, que des placements dispersés sans vision d’ensemble.

Sources :

  • Autorité des marchés financiers (AMF) – « Diversifier ses placements »
    https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/conseils-cles-avant-dinvestir/diversifier-ses-placements
  • TD Canada Trust – « Stratégies de diversification de portefeuille »
    https://www.td.com/ca/fr/investir/placement-en-direct/articles/diversification-de-portefeuille
  • Banque Nationale – « Diversification : pourquoi et comment bien répartir ses placements? »
    https://www.bnc.ca/conseils/finances-personnelles/placements/pourquoi-diversifier-portefeuille.html
  • GFM Groupe Financier – « Diversifier son portefeuille : Comment et pourquoi? »
    https://gfmgroupe.com/blogue-details/456/diversifier-son-portefeuille-comment-et-pourquoi
  • Morningstar – « How diversified is your portfolio really? »
    https://www.morningstar.com/articles/1091407/how-diversified-is-your-portfolio-really