Réponse de pro

“Je préfère gérer mes placements moi-même.”

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« “Je suis capable tout seul de gérer mes placements.” Voici comment répondre à cette confiance en soi. »

Gérer ses placements soi-même : liberté ou risque mal évalué?

Avec la montée en popularité des plateformes de courtage en ligne, de nombreux investisseurs se tournent vers une approche autonome pour gérer leurs placements. La promesse est attrayante : plus de contrôle, moins de frais, et l’impression de mieux comprendre ses finances. Toutefois, cette autonomie peut rapidement se transformer en fausse bonne idée si elle n’est pas accompagnée de rigueur, de connaissances solides et d’une vision globale à long terme.

L’attrait de la gestion autonome

Il est tout à fait naturel de vouloir s’impliquer activement dans la gestion de son argent. Grâce aux outils numériques, aux réseaux sociaux financiers et à l’accessibilité des marchés, investir soi-même n’a jamais été aussi simple techniquement. Pour certains, cela peut même devenir une passion. De plus, certains frais d’administration semblent moindres à première vue, surtout lorsqu’on compare les coûts de gestion de portefeuilles conseillés à ceux des FNB autogérés.

Mais cette autonomie s’accompagne d’une responsabilité : choisir les bons produits, connaître les mécanismes fiscaux, comprendre les cycles économiques, gérer l’émotion dans les périodes de volatilité… et surtout, prendre des décisions alignées avec ses objectifs de vie. C’est là que les limites apparaissent.

Le piège de la surcharge d’information

L’information financière est partout. Malheureusement, elle est souvent contradictoire, sensationnaliste ou incomplète. Un investisseur autonome risque de se retrouver enseveli sous les recommandations, analyses et tendances de marché. Dans ce contexte, distinguer ce qui est pertinent pour soi devient un défi. Cela peut mener à une suractivité de gestion (trading fréquent), à des décisions impulsives ou à l’inaction par paralysie d’analyse.

Selon une étude de DALBAR, les investisseurs individuels obtiennent en moyenne un rendement bien inférieur à celui du marché, principalement en raison de mauvais comportements de placement — notamment des achats au sommet et des ventes paniques lors des creux.

Le biais de confiance excessive

L’un des risques les plus fréquents chez les investisseurs autonomes est de surestimer leurs compétences. On croit souvent que les résultats positifs viennent de notre habileté, alors qu’ils peuvent simplement refléter un marché haussier généralisé. Inversement, on a tendance à attribuer les pertes à des facteurs externes.

Cette confiance excessive peut mener à une prise de risque non mesurée, à une absence de diversification ou à une mauvaise tolérance au risque. Sans stratégie claire, la gestion se transforme en une série de réactions ponctuelles plutôt qu’en une planification réfléchie.

La gestion professionnelle : bien plus que des placements

Un conseiller financier ou un planificateur ne se limite pas à choisir des fonds. Il accompagne dans la construction d’un plan global : objectifs de retraite, optimisation fiscale, analyse des besoins en assurance, planification successorale, etc. Cette vision holistique est difficile à reproduire seul, surtout lorsque la situation se complexifie (conjoint, enfants, REEE, incorporation, REER, CELI, revenus de location, etc.).

De plus, un conseiller joue un rôle de coach comportemental. Il peut prévenir les décisions émotives, ramener le client à sa stratégie de base et l’aider à traverser les périodes difficiles. Ce soutien émotionnel et stratégique a une valeur difficile à quantifier, mais essentielle à long terme.

Conclusion

Gérer ses placements soi-même n’est pas une mauvaise décision… à condition de le faire avec méthode, rigueur et honnêteté intellectuelle. Pour certains, cela peut être satisfaisant et performant. Pour la majorité, cependant, un accompagnement professionnel permet de maximiser les résultats, de réduire les erreurs coûteuses et d’avoir une paix d’esprit. L’indépendance est une qualité, mais elle doit s’appuyer sur une base solide.

Sources :

  • DALBAR – « Quantitative Analysis of Investor Behavior »
    https://www.dalbar.com/QAIB
  • Autorité des marchés financiers – « Investir par vous-même : êtes-vous prêt? » https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/investir-par-vous-meme
  • CFA Institute – « Investor Behavior: The Psychology of Financial Planning and Investing » https://www.cfainstitute.org
  • Banque Nationale – « Faut-il gérer ses investissements soi-même? »
    https://www.bnc.ca/conseils/finances-personnelles/placements/gerer-investissements-soi-meme.html
  • Vanguard – « Advisor’s Alpha » (L’impact comportemental et stratégique d’un conseiller) https://advisors.vanguard.com/insights/article/advisorsalpha