Réponse de pro

“Pourquoi investir dans un REEE, mon enfant ne fera peut-être pas d’études.”

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« “Je veux pas investir dans un REEE pour rien” : voyez comment répondre intelligemment. »

Le REEE : un pari mesuré, pas un risque aveugle

De nombreux parents hésitent à investir dans un Régime enregistré d’épargne-études (REEE) par crainte que leur enfant ne poursuive pas d’études postsecondaires. Cette inquiétude est compréhensible : personne ne peut prédire avec certitude l’avenir scolaire d’un enfant. Mais croire que le REEE est un mauvais choix en cas d’incertitude, c’est mal comprendre sa souplesse, ses avantages financiers exceptionnels et ses options de repli.

Investir dans un REEE, c’est bien plus qu’un pari sur les bancs d’école. C’est une stratégie de placement ultra-efficace, bonifiée par les gouvernements, et encadrée par des règles qui protègent votre capital tout en laissant une grande flexibilité.

1. Les subventions : un rendement garanti et immédiat

L’un des plus grands avantages du REEE est l’accès à des subventions gouvernementales :
  • La Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) verse 20 % des cotisations, jusqu’à 500 $/année par enfant, pour un maximum de 7 200 $ à vie.
  • Le Québec ajoute, par le Incitatif québécois à l’épargne-études (IQEE), 10 % supplémentaires, jusqu’à 250 $/année, et un maximum de 3 600 $ à vie.
Cela signifie que pour chaque 1 000 $ cotisé, vous recevez jusqu’à 300 $ de subventions “gratuites” — un rendement de 30 %, garanti, peu importe les marchés.

Aucun autre véhicule d’épargne ne vous donne un levier aussi puissant, sans risque.

2. Des options flexibles si l’enfant ne poursuit pas d’études

Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’argent investi dans un REEE n’est pas perdu si votre enfant ne fait pas d’études.

Voici ce que vous pouvez faire :

  • Retirer vos cotisations à tout moment, sans pénalité. Vous récupérez donc 100 % de ce que vous avez investi.
  • Les subventions doivent être remboursées, mais seulement la partie non utilisée.
  • Les revenus générés (intérêts, dividendes, gains) peuvent être transférés dans un REER (jusqu’à 50 000 $ si vous avez des droits inutilisés), ou retirés comme paiement d’épargne accumulée (PEA), avec un impôt majoré de 20 % (ou 12 % au Québec).
Autrement dit : vous perdez seulement les subventions inutilisées, mais votre capital et vos revenus demeurent accessibles, avec des solutions fiscales avantageuses.

De plus, un REEE peut rester ouvert jusqu’à 35 ans (ou 36 ans dans certains cas), ce qui laisse amplement le temps à l’enfant de revenir vers les études plus tard — cégep, université, formation professionnelle, DEP, AEC, etc.

3. Les études, ce n’est pas seulement l’université

Beaucoup de parents pensent à tort que le REEE ne s’applique qu’aux études universitaires. En réalité, la définition d’« études admissibles » est très large :
  • Diplôme d’études professionnelles (DEP)
  • Attestation d’études collégiales (AEC)
  • Cours en ligne ou à distance reconnus
  • Formations en métiers spécialisés
  • Collèges techniques, écoles privées, etc.
Le gouvernement du Canada reconnaît des centaines d’établissements et de programmes postsecondaires comme admissibles. Ainsi, même si votre enfant ne prend pas la voie académique traditionnelle, il est très probable qu’il puisse utiliser le REEE.

4. Un outil d’encadrement parental aussi

Le REEE, au-delà de l’aspect financier, envoie un message clair à votre enfant : l’éducation est valorisée. C’est un outil pour instaurer un dialogue précoce autour des aspirations, de la discipline et des possibilités d’avenir.

Des études démontrent que les enfants dont les parents épargnent dans un REEE sont plus susceptibles de poursuivre des études postsecondaires, peu importe le montant accumulé (Université de Toronto, 2016).

En conclusion

Dire « Je ne cotiserai pas au REEE parce que je ne sais pas si mon enfant étudiera » revient à renoncer à des milliers de dollars gratuits, à l’un des véhicules d’épargne les plus performants au Canada, et à une flexibilité étonnamment généreuse.

La meilleure approche ? Cotiser pendant que vous le pouvez, maximiser les subventions, et réajuster plus tard selon le parcours réel de votre enfant.

Le risque n’est pas de trop cotiser au REEE. Le vrai risque, c’est de laisser passer une occasion d’investir dans son avenir.

Sources :

  • Gouvernement du Canada, Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE)
  • Gouvernement du Québec, IQEE – Incitatif québécois à l’épargne-études
  • Retraite Québec, REEE – Modalités et options
  • Université de Toronto, Child savings and post-secondary education outcomes, 2016