Québécois vs Américains : qui s’en sort le mieux en finances personnelles en 2025 ?
Jun 9
/
Jean-Sébastien Jutras
En avril 2025, un sondage Léger dresse un portrait révélateur des finances des ménages québécois, permettant de comparer leur situation à celle des ménages américains. Les résultats mettent en lumière des différences marquées en matière d’épargne, de dettes et de stress financier. Quelles conclusions en tirer pour Monsieur et Madame Tout-le-monde ? Dans cet article au ton accessible, nous présentons les faits saillants du sondage, comparons-les à la réalité américaine, et explorons les raisons culturelles, économiques et politiques pouvant expliquer les écarts. Enfin, nous verrons quelles leçons pratiques un lecteur moyen peut en tirer pour mieux gérer son propre budget.
Un bilan financier positif pour les Québécois, selon Léger
D’après le sondage Léger publié en avril 2025, 81 % des Québécois jugent que la situation financière de leur ménage est « bonne » ou très bonne. Autrement dit, une grande majorité de foyers au Québec estiment s’en sortir assez bien financièrement. Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne canadienne (67 %) et contraste surtout avec la situation aux États-Unis, où seulement 56 % des ménages américains qualifient leurs finances de “bonnes”. Symétriquement, la part de ménages en difficulté est bien plus faible au Québec : seulement 16 % des Québécois décrivent leur situation financière comme “mauvaise”, contre 39 % des Américains dans le même cas.
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En clair, ce sondage dresse le portrait d’un Québec relativement confiant sur le plan financier en 2025. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cet optimisme. Par exemple, le taux de chômage demeurait bas et les salaires avaient connu de légères augmentations, ce qui a pu aider certains ménages à garder la tête hors de l’eau malgré la récente inflation. De plus, bon nombre de Québécois ont pu bénéficier des programmes sociaux (allocations familiales, garderies à tarif réduit, etc.) qui allègent certaines dépenses du quotidien. Il ne faut pas sous-estimer l’effet protecteur de ces mesures : un filet social solide peut rendre les ménages plus résilients face aux difficultés financières, là où d’autres, moins soutenus, ressentiront davantage la pression.
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Cependant, tout n’est pas rose pour autant. Même au Québec, une proportion non négligeable de familles vit des moments difficiles ou éprouve de l’inquiétude pour l’avenir. Le sondage indique par exemple que la quasi-totalité des Canadiens (et donc des Québécois) s’attendent à subir les contrecoups de la conjoncture économique : 91 % des répondants au pays croient que les nouveaux tarifs douaniers américains auront un impact sur leur situation financière (dont 29 % anticipent un impact majeur). En d’autres termes, même si les finances actuelles semblent stables pour beaucoup, l’anxiété face à l’économie est bien réelle. De nombreux ménages québécois, malgré un certain optimisme, restent à la merci d’un imprévu ou d’une hausse de dépenses. Par exemple un bris de voiture ou une augmentation soudaine du loyer faute d’épargne suffisante. Cette remarque de l’expert rappelle qu’il est important de rester prudent et prévoyant, même lorsque tout va bien.
Épargne et dettes : un fossé entre le Québec et les États-Unis
Si l’on compare avec nos voisins du Sud, on observe des écarts significatifs dans les habitudes d’épargne et d’endettement. De façon générale, les Américains ont la réputation d’épargner moins et de consommer davantage à crédit que les Canadiens (et les Québécois). Les chiffres macroéconomiques confirment cette tendance : la dette moyenne des ménages canadiens atteint environ 185 % du revenu disponible un niveau record – alors qu’elle est d’environ 102 % aux États-Unis. Autrement dit, en proportion de leurs revenus, les Canadiens portent une dette presque deux fois plus lourde que les Américains. Ce paradoxe s’explique en grande partie par l’immobilier : au Canada, et particulièrement dans les autres provinces comme l’Ontario ou la Colombie-Britannique, l’endettement est gonflé par de grosses hypothèques (prix des maisons obligent). Le Québec, avec un marché immobilier plus modeste, fait un peu figure d’exception au Canada : les ménages québécois sont en moyenne moins endettés que ceux du reste du pays, ce qui contribue à leur relative santé financière. N’empêche, le crédit à la consommation (cartes de crédit, marges, prêts auto, etc.) touche aussi les foyers québécois.
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Aux États-Unis, la situation est différente. Bien que l’endettement des ménages y soit, en proportion, plus faible qu’au Canada, il n’en demeure pas moins élevé en chiffres absolus. Les ménages américains cumulent eux aussi des dettes importantes, notamment en cartes de crédit (les soldes de cartes de crédit ont d’ailleurs atteint des sommets historiques en 2024-2025). Surtout, beaucoup ont peu d’épargne en réserve. Un indicateur souvent cité illustre cette précarité : la Réserve fédérale a rapporté qu’en 2023, 37 % des adultes américains ne pourraient pas couvrir une dépense imprévue de 400 $ sans devoir emprunter ou vendre quelque chose. Ce manque de coussin financier explique pourquoi une majorité d’entre eux vivent « d’un chèque de paie à l’autre ». Fin 2023, plus de 60 % des consommateurs américains déclaraient devoir utiliser la totalité de leur salaire pour boucler leurs fins de mois. C’est énorme et cela inclut bien sûr beaucoup de familles de classe moyenne, pas seulement les plus démunies.
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Du côté du Québec, les données sur l’épargne d’urgence sont moins disponibles, mais on sait que de nombreux ménages n’ont pas non plus de gros matelas de sécurité. La culture financière y est toutefois un peu plus prudente : historiquement, les Québécois sont moins enclins à s’endetter à tout prix et cherchent à éviter les intérêts faramineux des cartes de crédit. Les taux d’épargne ont augmenté pendant la pandémie, ce qui a permis à certains d’amortir le choc de l’inflation subséquente. Néanmoins, avec la hausse du coût de la vie en 2024-2025 (épicerie, essence, loyers, etc.), il devient difficile pour beaucoup d’épargner autant qu’ils le voudraient. L’inflation gruge le pouvoir d’achat et complique la constitution d’épargne : même ceux qui font attention voient leurs économies stagner parce que tout coûte plus cher. Il invitait les gens à revisiter leur budget, à couper les dépenses non essentielles et à automatiser l’épargne, ne serait-ce que de petits montants, pour reconstruire progressivement un coussin financier.
Stress financier : des Américains inquiets, des Québécois plus sereins ?
Conséquence logique de ce qui précède, les ménages américains affichent un niveau de stress financier plus élevé que leurs homologues québécois. Divers sondages menés aux États-Unis en 2025 l’illustrent clairement. Par exemple, selon un sondage CNBC publié ce mois-là, 73 % des Américains se disent stressés par leurs finances personnelles. Les principales sources d’angoisse citées incluent l’inflation (86 % des répondants), la hausse des taux d’intérêt (75 %) et l’incertitude entourant les guerres commerciales (tarifs douaniers). Ce climat anxiogène transparaît dans le comportement des consommateurs américains : une étude indiquait que 78 % des ménages aux États-Unis prévoyaient réduire leurs dépenses ou chercher des produits moins chers en 2025, afin de s’adapter à l’économie chancelante. En clair, beaucoup d’Américains serrent la ceinture et s’inquiètent de l’avenir, craignant de ne pas arriver à épargner assez ou à rembourser leurs dettes si la situation économique empirait.
Au Québec, la pression financière se fait sentir également, mais de manière généralement moins prononcée. Le sondage Léger montre qu’une forte proportion de Québécois se disent satisfaits de leur situation actuelle, ce qui suggère un stress moindre au quotidien comparativement aux États-Unis. Le contexte québécois – avec un coût de la vie un peu plus bas qu’ailleurs en Amérique du Nord et des services publics réduisant certains fardeaux (santé, éducation des enfants, etc.) joue un rôle d’amortisseur. Il est certain que l’angoisse de ne pas joindre les deux bouts est moins répandue lorsqu’on n’a pas à se ruiner pour une visite à l’hôpital ou pour l’université des enfants. Sur ce plan, les politiques sociales québécoises contribuent à atténuer le stress financier de la population.
Cela dit, les Québécois ne sont pas immunisés contre l’inquiétude financière. L’inflation, bien que légèrement moins forte qu’aux États-Unis, a atteint des niveaux élevés au Canada aussi, érodant le pouvoir d’achat. La remontée des taux d’intérêt par la Banque du Canada a alourdi les paiements hypothécaires de plusieurs ménages. Ceux qui ont contracté des prêts immobiliers à taux variable ou qui doivent renégocier leur prêt à taux fixe récent ont vu leurs mensualités grimper, ce qui cause du stress dans certains foyers propriétaires. Les jeunes ménages, quant à eux, s’angoissent de la difficulté à accéder à la propriété ou à simplement payer des loyers en hausse. Bref, le stress financier existe au Québec, mais il prend souvent des formes différentes et reste, globalement, moins aigu qu’aux États-Unis où le système offre moins de filets de sécurité.
Au Québec, la pression financière se fait sentir également, mais de manière généralement moins prononcée. Le sondage Léger montre qu’une forte proportion de Québécois se disent satisfaits de leur situation actuelle, ce qui suggère un stress moindre au quotidien comparativement aux États-Unis. Le contexte québécois – avec un coût de la vie un peu plus bas qu’ailleurs en Amérique du Nord et des services publics réduisant certains fardeaux (santé, éducation des enfants, etc.) joue un rôle d’amortisseur. Il est certain que l’angoisse de ne pas joindre les deux bouts est moins répandue lorsqu’on n’a pas à se ruiner pour une visite à l’hôpital ou pour l’université des enfants. Sur ce plan, les politiques sociales québécoises contribuent à atténuer le stress financier de la population.
Cela dit, les Québécois ne sont pas immunisés contre l’inquiétude financière. L’inflation, bien que légèrement moins forte qu’aux États-Unis, a atteint des niveaux élevés au Canada aussi, érodant le pouvoir d’achat. La remontée des taux d’intérêt par la Banque du Canada a alourdi les paiements hypothécaires de plusieurs ménages. Ceux qui ont contracté des prêts immobiliers à taux variable ou qui doivent renégocier leur prêt à taux fixe récent ont vu leurs mensualités grimper, ce qui cause du stress dans certains foyers propriétaires. Les jeunes ménages, quant à eux, s’angoissent de la difficulté à accéder à la propriété ou à simplement payer des loyers en hausse. Bref, le stress financier existe au Québec, mais il prend souvent des formes différentes et reste, globalement, moins aigu qu’aux États-Unis où le système offre moins de filets de sécurité.
Pourquoi de telles différences ? Culture, économie et politiques
Plusieurs facteurs culturels, économiques et politiques peuvent expliquer les écarts entre les finances personnelles des Québécois et des Américains. Voici les principaux éléments à considérer :
Culture financière et rapport à l’argent
Historiquement, les Québécois et les Américains n’ont pas tout à fait la même attitude vis-à-vis de l’argent. La culture québécoise – et canadienne-française en général – valorise une certaine prudence financière et la simplicité volontaire, héritées en partie d’une époque plus modeste et de valeurs collectivistes. À l’inverse, aux États-Unis, la culture du crédit facile et du consumérisme est très répandue depuis des décennies. « Acheter maintenant, payer plus tard » est presque un mode de vie chez nos voisins du Sud. Cette différence culturelle se traduit par exemple dans le taux de possession de cartes de crédit (très élevé aux États-Unis, un peu moins au Québec) et dans la propension à s’endetter pour des biens de consommation. Bien sûr, les choses changent : les jeunes générations québécoises consomment en ligne tout autant que les autres, mais le passé laisse des traces. Parler d’argent a longtemps été un sujet tabou ou du moins discret au Québec, alors qu’aux États-Unis, le rêve américain encourage à montrer sa réussite financière. Ces mentalités influencent la façon dont les gens dépensent, épargnent ou empruntent.
Revenus et coût de la vie
Sur le plan économique, il faut souligner que les ménages américains bénéficient en moyenne de revenus plus élevés qu’au Québec. Le salaire médian aux États-Unis dépasse celui du Québec (même une fois ajusté en dollars canadiens), ce qui offre a priori une plus grande marge de manœuvre financière. Cependant, le coût de la vie aux États-Unis peut être beaucoup plus élevé pour certaines dépenses incontournables. Pensons aux frais de santé exorbitants, aux frais de scolarité universitaires pouvant atteindre des dizaines de milliers de dollars par an, ou encore à l’obligation de posséder au moins deux voitures dans de nombreuses régions dépourvues de transport en commun. Au Québec, l’accès à un système de santé universel « gratuit » (payé via les impôts) et les frais de scolarité postsecondaire relativement bas réduisent considérablement les dépenses que les familles doivent assumer directement. De plus, des postes budgétaires comme la garde d’enfants sont subventionnés (places en CPE à tarif réduit), ce qui laisse davantage de revenu disponible pour d’autres besoins ou pour l’épargne. Ainsi, les dépenses contraintes des ménages (celles qu’on ne peut éviter) pèsent généralement plus lourd dans le budget d’un Américain moyen que dans celui d’un Québécois moyen. Cet écart peut expliquer pourquoi un Américain, même avec un revenu supérieur, ressent plus de stress financier : une plus grande part de son argent est aspirée par des coûts fixes élevés.
Endettement immobilier et taux d’intérêt
Comme mentionné, le Canada est l’un des pays développés où les ménages sont le plus endettés par rapport à leurs revenus. Toutefois, une spécificité importe : au Canada (y compris au Québec), les prêts hypothécaires sont souvent à taux variable ou à taux fixe sur de courtes durées (5 ans typiquement), alors qu’aux États-Unis, les emprunteurs optent majoritairement pour des taux fixes sur 30 ans. Cette différence de marché fait qu’une hausse rapide des taux d’intérêt affecte plus vite et plus directement les familles canadiennes. En 2023-2024, de nombreux propriétaires québécois ont vu leurs mensualités augmenter, tandis que des propriétaires américains pouvaient rester protégés par un taux fixe ancien. À court terme, cela a pu créer plus de stress au Canada. Cependant, la contrepartie américaine, c’est que l’accession à la propriété est plus difficile en période de taux élevés (les nouveaux acheteurs américains de 2025 font face à des taux d’emprunt avoisinant 7 %, du jamais-vu depuis 20 ans). Au Québec, l’impact a été ressenti surtout par ceux qui renouvelaient leur hypothèque. Jean-Sébastien faisait remarquer que l’endettement immobilier est un couteau à double tranchant : s’il permet d’accumuler un patrimoine (sa maison), il peut aussi fragiliser un budget en cas de choc de taux ou de perte d’emploi. Les Américains, échaudés par la crise immobilière de 2008, sont peut-être devenus un peu plus prudents sur ce plan, alors que les Canadiens (dont les Québécois) ont connu une montée immobilière plus récente et peuvent avoir surestimé leur capacité d’endurer des paiements élevés.
Politiques publiques et filet social
Enfin, les politiques gouvernementales jouent un rôle clé dans le bien-être financier des ménages. Le Québec se distingue par une tradition d’intervention de l’État pour soutenir le niveau de vie : taxation plus élevée mais services publics plus généreux. Aux États-Unis, le modèle est plus individualiste : la protection sociale y est minimale (par exemple, le chômage est limité dans le temps, il n’y a pas de congé parental payé au niveau fédéral, etc.). Ces choix sociétaux se reflètent dans les finances personnelles. Au Québec, on contribue via l’impôt pour la retraite publique, pour l’assurance maladie, etc., ce qui réduit le revenu net, mais on a en échange des protections (rente de retraite de base, soins de santé sans facture directe). Un Américain, lui, doit souvent épargner par ses propres moyens pour sa retraite (via son 401k), constituer un fonds d’urgence pour d’éventuels frais médicaux, et payer des assurances privées coûteuses s’il le peut. Cette différence structurelle explique en partie que les Américains aient plus de pression à épargner (ou à s’endetter en cas de coup dur), donc plus de stress. Par exemple, un travailleur québécois qui perd son emploi pourra compter sur l’assurance-emploi et ne craindra pas de perdre sa couverture santé, alors qu’un travailleur américain licencié peut se retrouver sans revenu et sans assurance maladie du jour au lendemain.
Conclusion : leçons à tirer pour le lecteur moyen
En somme, en avril 2025, les finances personnelles des Québécois présentent un tableau plus encourageant que celles des Américains sur plusieurs fronts : moins de ménages se disent en difficulté, le stress financier y est globalement plus modéré et certains filets sociaux limitent les pires scénarios. Néanmoins, les deux côtés vivent des défis communs inflation élevée, hausses de taux d’intérêt, incertitudes économiques qui rappellent l’importance de bien gérer son argent. Que peut-on retenir de cette comparaison en tant que citoyen ordinaire ?
D’abord, il est clair qu’avoir un coussin d’épargne reste crucial. L’une des grandes vulnérabilités des ménages, autant au Québec qu’aux États-Unis, est de vivre sans marge de manœuvre. Idéalement, chacun devrait viser à mettre de côté l’équivalent de quelques mois de dépenses essentielles, pour faire face aux imprévus (réparation majeure, perte temporaire de revenu, etc.). Ce n’est pas facile, mais même de petites sommes accumulées régulièrement peuvent faire la différence sur le long terme. Ensuite, contrôler son endettement est un autre enseignement. La facilité de crédit peut être tentante, mais comme on l’a vu, une trop grande dette peut rapidement devenir un fardeau insoutenable en cas de coup dur ou de hausse des intérêts. Mieux vaut donc éviter de s’endetter pour des dépenses futiles et rembourser le plus possible les dettes à taux élevé (comme les cartes de crédit). Enfin, la comparaison nous montre l’importance du contexte socio-économique : profitons des avantages de notre système (comme les soins de santé publics) tout en étant conscients de ce qui pourrait changer. En d’autres mots, ne pas tenir pour acquis sa situation : un Québécois aurait tort de penser que tout ira toujours bien sous prétexte que la majorité s’en sort aujourd’hui. Il faut rester vigilant, s’informer (améliorer sa littératie financière) et planifier.
En conclusion, que l’on soit Québécois ou Américain, la clé d’une finance personnelle saine réside dans l’équilibre et la prévoyance. Le contexte diffère et explique bien des écarts entre nos réalités, mais les principes de base, eux, sont universels : vivre selon ses moyens, épargner quand on le peut, éviter les dettes toxiques, et garder un œil sur l’avenir pour traverser sereinement les périodes plus difficiles. C’est là la leçon commune que l’on peut tirer de ce regard croisé sur les porte-monnaie d’ici et d’ailleurs en ce printemps 2025.
D’abord, il est clair qu’avoir un coussin d’épargne reste crucial. L’une des grandes vulnérabilités des ménages, autant au Québec qu’aux États-Unis, est de vivre sans marge de manœuvre. Idéalement, chacun devrait viser à mettre de côté l’équivalent de quelques mois de dépenses essentielles, pour faire face aux imprévus (réparation majeure, perte temporaire de revenu, etc.). Ce n’est pas facile, mais même de petites sommes accumulées régulièrement peuvent faire la différence sur le long terme. Ensuite, contrôler son endettement est un autre enseignement. La facilité de crédit peut être tentante, mais comme on l’a vu, une trop grande dette peut rapidement devenir un fardeau insoutenable en cas de coup dur ou de hausse des intérêts. Mieux vaut donc éviter de s’endetter pour des dépenses futiles et rembourser le plus possible les dettes à taux élevé (comme les cartes de crédit). Enfin, la comparaison nous montre l’importance du contexte socio-économique : profitons des avantages de notre système (comme les soins de santé publics) tout en étant conscients de ce qui pourrait changer. En d’autres mots, ne pas tenir pour acquis sa situation : un Québécois aurait tort de penser que tout ira toujours bien sous prétexte que la majorité s’en sort aujourd’hui. Il faut rester vigilant, s’informer (améliorer sa littératie financière) et planifier.
En conclusion, que l’on soit Québécois ou Américain, la clé d’une finance personnelle saine réside dans l’équilibre et la prévoyance. Le contexte diffère et explique bien des écarts entre nos réalités, mais les principes de base, eux, sont universels : vivre selon ses moyens, épargner quand on le peut, éviter les dettes toxiques, et garder un œil sur l’avenir pour traverser sereinement les périodes plus difficiles. C’est là la leçon commune que l’on peut tirer de ce regard croisé sur les porte-monnaie d’ici et d’ailleurs en ce printemps 2025.
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